La Flore
Des vastes forêts qui couvraient la Camargue, il ne reste que
quelques bocages. Les lieux dits "Bois Verdun", "Sylvéréal"
laissent imaginer l'ancienne physionomie du delta. Les besoins de l'homme
sont la principale cause de leur disparition. De nos jours, les peupliers blancs, les tamaris, le genévrier et quelques
chênes ne constituent pas une végétation typique de la Camargue
Ce qui frappe le visiteur, ce sont ces vastes étendues marécageuses
"les sansouires", terres gorgées d'eau et de sel où poussent les
salicornes, brunâtres à l'automne, prenant une teinte rousse pendant toute
la période hivernale.
Par endroits, le sol est tapissée de saladelles, d'un bleu tendre, elles
fleurissent de l'été à l'automne .
Dans les terres moins incultes poussent les iris, les genêts, les myosotis,
les asphodèles colorant la magnifique Camargue au printemps.
Les berges des marais et des canaux sont plantées de roseaux: la sagne (sagno)
dont les gardians couvrent leurs cabanes.
Parcourant ces paysages sauvages, des troupeaux de taureaux et de chevaux
aux allures élégantes font aussi partie du site.
La faune
Le flamant rose
Le plus recherché par les visiteurs, celui qui reste le symbole de la
Camargue, est bel et bien le flamant rose. Les pieds palmés, immergés dans
une petite quantité d'eau saumâtre de nos grands étangs, il fouille dans
la boue et filtre dans la vase, à l'aide de son gros bec courbé, les
animalcules dont il se nourrit.
Les flamants vivent en groupe de plusieurs milliers d'individus.
Les couples se forment et au mois d'avril naissent en Camargue quelques 20
000 poussins blancs constituant la nouvelle génération.. Ce n'est qu'à 1'âge
de quatre ou cinq ans que le flamant possède ce plumage rose éclatant qui
fait sa réputation.
Ils semblent presque immobiles sur leurs pattes graciles, pourtant le
moindre bruit provoque leur envol en un majestueux déploiement de couleurs
et de cris.
A la fin de l'été, certains d'entre eux émigrent de l'autre côté de la
Méditerranée, vers des contrées à 1'hiver plus clément, d'autres
restent en Camargue prenant ainsi le risque d'affronter parfois un hiver
exceptionnellement rigoureux.
Les oiseaux de Camargue
Le delta du Rhône est un des plus grands centres migratoires d'Europe,
c'est là que quelques 350 espèces d'oiseaux répertoriées viennent nicher
et se reproduire.
Certains de passage, d'autres ayant élu domicile dans les roselières, les
champs, les marais. Un très grand nombre d'espèces vivent en captivité ou
en semi liberté au Parc ornithologique de Pont de Gau.
De cette multitude d'oiseaux, nous ne retiendrons que quelques catégories
d'espèces les plus connues .
Les rapaces, chassés depuis toujours, ici comme ailleurs, sont reconnus très
utiles et protégés depuis 1976.
Parmi eux, le busard des roseaux est l'espèce la plus représentée,
quelques 80 couples ont pu être dénombrés.
On trouve également le milan noir, l'épervier, la buse, qu'il n'est pas
rare de voir survolant les marais. Le premier se nourrit de grenouilles et
oisillons, la buse de mulots tout comme l'épervier qu'il est d'ailleurs
plus difficile d'apercevoir.
Le plus majestueux d'entre eux, l'aigle vient durant l'hiver honorer de sa
présence le ciel de Camargue.
Quelques spécimens de rapaces peuplent aussi ce pays la nuit: il s'agit
bien sur des chouettes et hiboux dangereusement menacés par le plus grand
des prédateurs, l'homme.
Les passereaux sont plus petits et plus nombreux. Une centaine d'espèces séjourne
en Camargue.
C'est une population qui peut se chiffrer par millions parmi lesquels une
minorité se reproduit dans le delta, le rossignol, la bergeronnette, la mésange...
Pour le reste, ils sont migrants d'origine d'Afrique tropicale, comme
l'hirondelle. le guêpier, le rouge-queue ou hivernant, comme le
rouge-gorge.
Huppes, pies, choucas, merles, grives, rolliers sont autant d'espèces
faisant partie de cette grande famille d'oiseaux chanteurs qui charment la
Camargue.
La spécificité de ce milieu humide, mélange d'eau douce et d'eau salée,
explique la présence en grand nombre de palmipèdes.
Les oiseaux marins que sont les goélands argentés, la mouette rieuse et
les sternes ont choisi les grands étangs du sud de la Camargue, les plus
proches de la mer, pour nicher et se reproduire.
C'est sur les étangs de l'intérieur que l'on peut rencontrer une quantité
impressionnante des différentes espèces de canards qui hivernent en
France.
Nous ne citerons que quelques une des espèces que vous pourrez apercevoir:
Le colvert, la sarcelle, le siffleur, le milouinan, le souchet.
La chasse du gibier d'eau fait partie de la vie camarguaise et le canard
sauvage reste un élément important de la gastronomie locale.
Les taureaux
Redoutables meurtriers lorsqu'ils sont dans l'arène, les taureaux
cohabitent parfaitement bien avec les chevaux blancs qui partagent leurs pâturages.
Le taureau de Camargue (Lou Biou en provençal) de race pure est petit, un mètre
trente, trapu. Sa peau noire, son allure digne en font un seigneur que tout
le monde respecte.
Ce robuste animal, dès le XVè siècle participe aux travaux des champs. Au
XlXè siècle, l'engouement pour les corridas est à l'origine des premiers
croisements avec les taureaux de sang espagnol.
Mais Ies défenseurs de la pure race destinent les produits de leurs élevages
à la course à la cocarde, qui devint et reste de nos jours très
populaire. Les razeteurs, tout de blanc vêtus, doivent arracher à l'aide
d'un "razet" (crochet) la cocarde maintenue sur le front de
l'animal par une ficelle passée autour de ses cornes. Certes le jeu est
dangereux, mais la passion du public et des participants produit dans l'arène
ces jours là une ambiance extraordinaire.
La fête est aussi dans la rue, parmi la foule avec "l'abrivado"
et la "bandido", lorsque les gardians encerclant le taureau,
I'accompagnent de la manade à l'arène et le ramènent de la même façon
en traversant la ville une fois la fête finie.
La ferrade, autre manifestation, cette fois plus amicale, se déroule
traditionnellement le dimanche matin.
Les gardians munis du trident (ficheiroun) avec beaucoup d'habileté,
rabattent un jeune taureau âgé d'un an, l'immobilisent au sol et le
marquent sur la cuisse gauche au fer rouge de
l'emblème de leur manadier. Ce dernier pratique alors "I'escoussure",
en entaillant de façon très particulière l'oreille de l'animal, autre
signe de reconnaissance.
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Les chevaux
A toutes ces fêtes participe aussi le cheval de Camargue
Il est le compagnon du gardian et l'indispensable moyen de locomotion au
travers de ces terres marécageuses.
Ses origines sont si lointaines que nul ne peut les affirmer avec certitude.
Cependant, le cheval de Solutré du quaternaire, dont les caractéristiques
ont été établies à la suite de la découverte d'ossements, semble être son ancêtre.
L'animal est si bien adapté au milieu qu'ils sont indissociables.
Le cheval camarguais n'est pas très grand, 1 m 35 à 1 m 45, sa tête est
grosse et son front plat, le ventre enflé, les membres robustes aux appuis
larges, il possède les éléments nécessaires à une grande résistance.