L'arbre sacré d'athéna

           Menu   Pensée de la semaine 2          l'olivier

 

Le déesse le planta pour contrarier les plans de Poséidon. La légende veut que celui qui intentait à sa pérennité fût puni de mort. L'olivier règne toujours sur la Méditerranée.

S'il est un arbre pour lequel les Grecs ont depuis longtemps une dévotion particulière, c'est bien l'olivier.

Des collines bleutées de l'Attique aux terrasses arides des îles, où donne un soleil lourd, il dresse depuis des millénaires ses cohortes serrées. Sa silhouette trapue, noueuse, crevassée, s'est si bien mariée à ces terres qu'elle en a fait un paysage, lui a donné sa substance, une part de son âme.

Sans doute originaire d'Afrique, pensent les botanistes, il sut coloniser le pourtour méditerranéen, et en faire un lieu propice à son règne. Là, les hivers cléments le gardent des gelées mortelles, tandis qu'aux heures chaudes de l'été, ses fortes racines vont puiser loin l'eau nécessaire à sa survie.

Reconnu d'utilité publique

Des feuilles fossilisées attestent sa présence à Santorin dès 37 000 avant Jésus Christ. De toute éternité, il est pour les Grecs l'arbre tutélaire, celui dont l'ombre préside à la naissance des dieux; l'arbre sacré dont Athéna fit présent aux hommes. La légende raconte que Poséidon et Athéna se disputaient l'Attique. Le dieu de la mer ficha son trident dans une faille de l'acropole et en fit jaillir une source d'eau salée. La déesse planta, elle , le premier olivier domestique. Le tribunal des dieux devant trancher, décida que le cadeau d'Athéna était plus utile. C'est ainsi que la fille de Zeus devint la protectrice éponyme d'Athénes et que l'arbre, né dans l'enceinte même de l'Erechthéion, fut déclaré sacré.

Hérodote raconte quand à lui, comment ce symbole de pérennité survécut à l'incendie du temple par les barbares. Plus tard, douze autres oliviers consacrés à la déesse trouvèrent asile dans les jardins de l'Académie. Ils y furent l'objet d'un véritable culte. On dit même que les lois des anciens punissaient de mort quiconque les eût menacés.

Arbre sacré, frère nourricier, l'olivier prospère aussi dans les îles. Homère, dans l'Odyssée, note sa présence à Corfou et bien sur à Ithaque. Le lit d'Ulysse n'était il pas sculpté à même le tronc d'un imposant spécimen ? Les Cyclades regorgent, elles aussi d'oliviers. Ainsi Naxos, dont ils enchâssent les petites chapelles byzantines, la fertile Paros ou encore Andros. Sifos, réputée comme la plus verdoyante des îles de l'archipel, abrite elle , près de 60 000 représentants de l'espèce.

" Il est un arbre dont je n'entends pas dire qu'ait germé son pareil ; un arbre invaincu, arbre qui renaît de lui même, terreur des lances de l'ennemi; il croît surtout en ce pays ; c'est l'olivier aux feuilles pâles, nourricier des enfants....

                          Sophocle