Pensée de la semaine 2
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Les oliviers
J'ai une amie qui a un amour étrange pour les oliviers, la dernière fois que je l'ai vu elle m'a dit, comme ça dans la conversation " Ils sont où les oliviers? "
Elle faisait allusion aux oliviers plantés dans le champ devant chez moi. J'avoue qu'on ne les voit pas beaucoup à cause des mauvaises herbes qui ont grimpé. Pas plus tard qu'aujourd'hui , elle me redit encore " J'ai une belle photo à te montrer, je l'ai prise dans l'arrière pays aixois, c'est un champ d'oliviers "
Ben oui, deux fois en un mois, je pense que je n'ai pas bien su répondre à son attente et je me suis demandée ce que j'aurai du répondre. Un petit fait marrant, quand je suis allée manger chez elle , elle a mis de belles assiettes au décor peint à la main représentant des olives noires sur fond jaune. Y a t il une signification à tout cela ?
Je ne sais pas, mais je vais essayer de lui faire plaisir et puisque c'est mon amie, je vais lui parler des oliviers, Mimi c'est pour toi !
L’Institut du Monde de l’Olivier
L’Institut
du Monde de l’Olivier est un espace de travail et de rencontre pour tous les
intervenants du monde oléicole et le public.
Il offre, entre autres services, la consultation du fonds de sa bibliothèque, dont les collections abordent le monde oléicole selon les thématiques les plus diverses : de l’agriculture à la chimie et à la santé, en passant par l’aménagement du territoire et par le tourisme.
A rappeler que la limite septentrionale de l'olivier est atteinte dans la région de Nyons par ailleurs au coeur de la première A.O.C. décernée d'huile d'olive!!
40 place de la Libération
26110 NYONS -
Drôme Provençale
Téléphone
04.75.26,90.90
Télécopie
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E-mail : monde-olivier@wanadoo.fr
Mais ça ce n'est qu'un renseignement...................................................
ce que je voudrai c'est essayer de raconter l'olivier " ave l'accent " et je ne peux m'empêcher alors de penser à Van Gogh, Cézanne, Monet et bien d'autres peintres ou encore à Giono.........................
Depuis plus de cinq mille ans sans que rien n'est changé, l'olive est récoltée sur le flanc nord du Ventoux. C'est en hiver que les oliviers ploient sous l'or noir ( non pas le pétrole ). Malgré le froid glacial de Novembre, malgré le mistral qui souffle, les collines alors vivent une vraie frénésie. On grimpe, on descend un panier plein. On se regroupe autour du feu pour se réchauffer les doigts engourdis par le froid. C'est la cueillette des olives .
De Nyons au Ventoux en passant par Buis, les oliviers sont partout et les vergers fourmillent de monde. Dans chaque lopin exposé en adret, on a planté un arbre, jusqu'au fin fond de vallées perdues. Les cueilleurs doivent parfois marcher longtemps dans l'herbe humide pour atteindre des parcelles lointaines, solitaires, encombrées de couffins et de " chevalets", comme on appelle ces échelles dont le sommet pointu se coince entre les branches. Et, autant au retour, avec les sacs d'olives juteuses sur le dos, qui partent tout droit au moulin.
Tu ne sais pas ce que signifie l'expression " on y rentre comme dans un moulin ?"Ben voilà ça vient de là ! Les gens se bousculent à l'entrée, d'abord il y a ceux qui apportent leur propre récolte, et qui repartiront avec leur huile ( ce que je fais depuis des années ). Les paniers ou les sacs sont tout de suite pesés et étiquetés C'est pas comme à la coopérative, ici on ne mélange pas les récoltes à chacun son huile ! ( et on reconnaît bien là l'esprit large du Provençal !)
Autant dire que chacun a sa fierté. Il y a aussi les jeunes qui cherchent du travail, qui attendent au moulin un propriétaire à qui il manque des bras pour cueillir. Et surtout il y a tous les désoeuvrés du moment, qui viennent faire un tour jusqu'au moulin pour profiter de l'animation. Et puis c'est presque Décembre et il fait pas chaud, on est bien dans la senteur tiède des olives.
Les fruits, une fois cueillis et stockés, fermentent en dégageant de la chaleur. La chaleur idéale pour presser est au environ de 20°c. Quand on le verse dans le broyeur l'oreille s'éveille au son prometteur des noyaux qui s'écrasent sous la meule. Les fruits broyés exhalent une senteur grasse. Quand la pâte a atteint la consistance idéale pour passer à la presse vient le moment de tartiner cette pulpe sur les scourtins, des tapis de fibres de coco qui vont filtrer le liquide. Des dizaine de galettes s'empilent sous la presse. Un jus verdâtre, composé de moitié d'eau perle, puis coule. Aprés la centrifugeuse tout le monde se regroupe autour du robinet où file la première huile de l'année. Dans un silence, quasi religieux, on apprécie ce moment sacré.
Ca c'est une bonne huile d'olive et la seule, la vraie, vierge, obtenue par première pression à froid. Les grignons secs partiront directement dans la chaudière pour chauffer le moulin, jamais ils ne seront réchauffés et pressés une seconde fois !!! On ne plaisante pas, tu vois avec une tradition vieille de 5 000 ans. Et je repense à cette phrase de Giono qui conclut son célèbre " poème de l'olive "
" Quand la ménagère se sentait une bonne envie de colline et qu'elle ne pouvait pas sortir, elle allait au placard, elle trempait son petit doigt dans la burette, elle se mettait, comme ça une goutte d'huile sur la langue, et voilà qu'elle était tout soudain si lourde d'arbres, de genévriers et d'odeurs de terre que ça l'obligeait à s'asseoir. Ah, soupirait elle, pour que ça réjouisse tant le coeur, il a bien fallu que ce soit fait avec le coeur !"
Galerie de photos et de toiles sur l'olivier Extraits de textes de Giono