Des pensées qui m'envahissent 13

Le phallus ( suite )

Le phallus dans la littérature , alors là ......... c'est quelque chose !!!!!!!!

Je suis tombée sur la lecture de thèses complètement loufoques !!!

Celle de M. Rastier " Essai de sémiotique poétique", un essai de linguistique qui aurait fait trembler Martinet ............

Il essaie de démontrer à l'aide d'exemples, tout ce que la phrase peut dénoter et connoter.

Je vous avoue que c'est pas mal gratiné. Je vais vous donner quelques exemples :

Le parapluie , nous dit M. Rastier, constitue une meilleure image de phallus que le bâton, parce qu'il n'est pas seulement de forme allongée, mais aussi capable de se déployer. Il s'agit d'illustrer par un exemple une importante vérité qui a été formulée juste avant, à savoir que " les isotopies métaphoriques sont plus ou moins fortes selon que le nombre de sèmes redondants est plus ou moins élevé." Donc toutes les images ne se valent pas. Heureusement me pris-je soudain à penser  en imaginant un parapluie ouvert. J'ajouterai même que si un phallus en érection avait la forme d'un parapluie ouvert, cela rendrait son utilisation bien mal aisée !!!!

Mais la suite vaut aussi la peine qu'on s'y penche :

Ce monsieur voulant toujours montrer que toutes les images n'offrent pas la même richesse, choisit de comparer entre eux deux images de phallus, car pour lui tous les objets de forme allongée que l'on rencontre dans les textes littéraires, sont d'évidents symboles phalliques. S'il peut certes arriver qu'une canne, une épée ou un fusil aient une telle signification, n'est il pas idiot de vouloir qu'ils l'aient toujours ? Pour illustrer cette pensée, je crois que les descriptions d'hommes armés pendant des périodes de trouble ne me font en rien penser à des symboles phalliques même sans essuyer de coup de feu ..... on peut avoir  un peu de plomb dans la tête tout de même ! Je crois que la psychanalyse a pollué la critique littéraire en l'étouffant sous ce déferlement phallique !

Dans un article intitulé " Écriture et sexualité " P. Lejeune essaie de démontrer, en autre,  que le clocher de Combray, cher à Proust, est un symbole phallique. Il y voit une description anatomique et physiologique assez précise. Il pense que les images, peut être inconscientes,  sont élaborées avec précision.  Je vous soumets le passage de Proust " Le clocher lâchait, laissait tomber à intervalles réguliers des volées de corbeaux qui, pendant un moment, tournoyaient en criant, comme si les vieilles pierres qui les laissaient s'ébattre sans paraître les voir, devenues tout à coup inhabitables et dégageant un principe d'agitation infinie, les avaient frappés et repoussés" Lejeune en dit : " l'image la plus vigoureuse est celle où Proust peint le clocher en train de se livrer à son activité organique qui est de sonner l'heure". J'ai beau me forcer, je n'arrive pas à penser que la sonnerie des cloches, située dans la partie supérieure du clocher, puisse être rapprochée de l'orgasme et de l'éjaculation.

Et il ne s'arrête pas là en plus !!!!!! Un deuxième passage est analysé " Il faisait si beau et si tranquille que, quand sonnait l'heure, on aurait dit non qu'elle rompait le calme du jour, mais qu'elle le débarrassait de ce qu'il contenait et que le clocher, avec l'exactitude indolente et soigneuse d'une personne qui n'a rien d'autre à faire, venait seulement - pour exprimer et laisser tomber les quelques gouttes d'or que la chaleur y avait lentement et naturellement amassées - de presser, au moment voulu, la plénitude du silence." Ben dis donc en voilà un de phallus indolent, bien mou et lymphatique !!!!!!!!

Et ça continue " A midi, après la messe, on voit le clocher doré plein d'égouttement gommeux comparé à une brioche bénie ", mais cette brioche est à écailles !!!!!!! Alors là,  attention à l'arrivée des phallus à écailles, des phallus doré et cuits, des phallus à pointe aiguë et piquante ! Enfin, M. Lejeune aura au moins essayé d'étayer ses élucubrations de quelques exemples bien précis..............