| Aquí se habla del
    tiempo perdido que,Sabia virtud de conocer
    el tiempo;como dice el dicho, los santos lo lloran
a tiempo amar y desatarse a tiempo;
 como dice el refrán; dar tiempo al tiempo…
 que de amor y dolor alivia el tiempo.
 Aquel amor a quien amé
    a destiempomartirizóme tanto y tanto tiempo
 que no sentí jamás correr el tiempo
 tan acremente como en ese tiempo.
 Amar queriendo como en
    otro tiempo—ignoraba yo aún que el tiempo es oro—
 cuánto tiempo perdí —¡ay!— cuánto tiempo.
 Y hoy que de amores ya
    no tengo tiempo,amor de aquellos tiempos, cómo añoro
 la dicha inicua de perder el tiempo…
   Il s'agit ici du
    temps perdu, celuiSage vertu que connaître
    le temps.dont on dit que les saints le pleurent...
Aimer à temps et se détacher à temps.
 Comme le veut le dicton, donner du temps au temps...
 que de l'amour et de la douleur soulage le temps.
 Cet amour-là que je
    donnais à contre-tempsm'a martyrisé si long longtemps
 que jamais n'ai-je senti courir le temps
 aussi amèrement qu'en ces temps.
 Aimer en aimant comme
    en autre temps— j'ignorais alors que d'or est le temps —
 combien de temps ai-je perdu! Ah! Combien de temps!
 Et maintenant que des
    amours j'ai plus le temps,comme je regrette, amour de ces bons temps,
 l'unique fait de perdre mon temps...
   
         
    Rubén Bonifaz Nuño              
    Amiga a la que amoAmiga a la que amo: no
    envejezcas.Que se detenga el tiempo sin tocarte;
 que no te quite el manto
 de la perfecta juventud. Inmóvil
 junto a tu cuerpo de muchacha dulce
 quede, al hallarte, el tiempo.
 Si tu hermosura ha
    sidola llave del amor, si tu hermosura
 con el amor me ha dado
 la certidumbre de la dicha,
 la compañía sin dolor, el vuelo,
 guárdate hermosa, joven siempre.
 No quiero ni pensar lo
    que tendríade soledad mi corazón necesitado,
 si la vejez dañina, perjuiciosa
 cargara en ti la mano,
 y mordiera tu piel, desvencijara
 tus dientes, y la música
 que mueves, al movere, deshiciera.
 Guárdame siempre en
    la deliciade tus dientes parejos, de tus ojos,
 de tus olores buenos,
 de tus brazos que me enseñas
 cuando a solas conmigo te has quedado
 desnuda toda, en sombras,
 sin más luz que la tuya,
 porque tu cuerpo alumbra cuando amas,
 más tierna tú que las pequeñas flores
 con que te adorno a veces.
 Guárdame en la alegría
    de mirarteir y venir en ritmo, caminando
 y, al caminar meciéndote
 como si regresaras de la llave del agua
 llevando un cántaro en el hombro.
 Y cuando me haga
    viejo,y engorde y quede calvo, no te apiades
 de mis ojos hinchados, de mis dientes
 postizos, de las canas que me salgan
 por la nariz. Aléjame,
 no te apiades, destiérrame, te pido;
 hermosa entonces, joven como ahora,
 no me ames: recuérdame
 tal como fui al cantarte, cuando era
 yo tu voz y tu escudo,
 y estabas sola, y te sirvió mi mano.
   Mon amie que j'aimeMon amie que j'aime, ne
    vieillis pas.Que le temps s'arrête sans te toucher ;
 qu'il ne t'enlève pas l'apparence
 de la parfaite jeunesse. Immobile
 près de ton corps de jeune fille douce
 que le temps s'arrête en te découvrant.
 Si ta beauté a étéla clé de l'amour, si ta beauté
 avec l'amour m'a donné
 la certitude du bonheur,
 m'a permis ta présence sans douleur, et les envolées,
 reste belle, jeune toujours.
 Je ne veux même pas
    penserà la solitude de mon coeur mendiant,
 si la pernicieuse, la néfaste vieillesse
 s'acharnait sur toi,
 mordait ta peau, déchaussait
 tes dents, et défaisait
 la musique que tu fais en bougeant,
 Maintiens-moi toujours
    dans la félicitéde tes dents égales, de tes yeux,
 de tes parfums,
 des étreintes que tu m'accordes
 quand tu es restée seule avec moi
 toute nue, dans les ombres,
 sans autre lumiére que la tienne,
 parce que ton corps éclaire quand tu aimes,
 toi qui es plus tendre que les petites fleurs
 avec lesquelles il m'arrive de te décorer.
 Garde-moi dans la joie
    de regarderle rythme de tes allées et venues quand tu marches
 et, quand tu marches, à te bercer
 comme si tu revenais de la fontaine
 avec une jarre d'eau sur l'épaule.
 Et quand je deviendrai
    vieux,et gras, et chauve, ne t'apitoie pas
 devant mes yeux enflés, devant mes fausses
 dents, des poils blancs qui me sortiront
 du nez. Éloigne-moi,
 ne prends pas pitié, envoie-moi en exil, je t'en supplie;
 belle alors, jeune comme maintenant,
 ne m'aime pas; souviens-toi de moi
 comme j'étais quand je te chantais, quand j'étais
 ta voix et ton bouclier,
 et que tu étais seule, et ma main t'a servi.
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