Quatre-vingt-quinze fois sur cent
Oui mais c'est la faute à Eve
       Il a rien fait lui Adam
       Il a pas dit "Femme, je crève,
       Rien à se mettre sous la dent,
       D'ailleurs c'était pas terrible,
       Même pas assaisonné"
       C'est bien écrit dans la Bible,
       Adam il est mal tombé
        
       
Après ça quand Dieu en colère
       Leur dit avec des hurlements
       Manque une pomme à l'inventaire
       Qui l'a volée, c'est toi Adam
       Eve s'avança fanfaronne
       Et dit "Mais non Papa, c'est moi,
       Et d'ailleurs elle était pas bonne
       Faudra laisser mûrir je crois"
       
Vraiment c'est la faute à Eve
       S'il les a chassé d'en haut
       Et puis Adam a pris la crève
       Il avait rien sur le dos
       Eve a dit "Attends, je cueille
       Des fleurs", c'était trop petit
       Fallait une grande feuille
       pour lui cacher le zizi
        
       
Après ça, quelle triste affaire,
       Dieu leur a dit "Faut travailler"
       Mais qu'est-ce qu'on pourrait bien faire?
       Eve alors a dit "J'ai trouvé!"
       Elle s'arrangea la salope
       Pour faire et porter les enfants
       Lui poursuivait les antilopes
       Et les lapins pendant ce temps
       
C'est vraiment la faute à Eve
       Si Adam rentrait crevé
       Elle avait une vie de rêve
       Elle s'occupait des bébés
       Défrichait un peu la terre
       Semait quelques grains de blé
       Pétrissait bols et soupières :
       Faisait rien de la journée!
        
       
Pour les enfants, ça se complique
       Au premier fils, il est content
       Et quand le deuxième rapplique
       Il devient un peu impatient
       Le temps passe, Adam fait la gueule
       Il s'aperçoit que sa nana
       Va se retrouver toute seule
       Avec trois bonhommes à la fois
       
Là c'est bien la faute à Eve
       Elle n'a fait que des garçons
       Et le pauvre Adam qui rêve
       De changer un peu d'horizon
       Lui faudra encore attendre
       De devenir grand-papa
       Pour tâter de la chair tendre
       Si même il va jusque là
        
       
En plus pour faire bonne mesure
       Elle nous a collé un péché
       Qu'on se repasse et puis qui dure
       Elle a vraiment tout fait rater
       Nous les filles, on est dégueulasse
       Paraît qu'ça nous est naturel
       Et les garçons comme ça passe
       Par chez nous ça devient pareil
       
Mais si c'est la faute à Eve
       Comme le Bon Dieu l'a dit
       Moi je vais me mettre en grève
       J'irai pas au Paradis
       Non mais, qu'est-c'qu'il s'imagine
       J'irai en Enfer tout droit
       Le Bon Dieu est misogyne
       Mais le Diable il ne l'est pas!
        
      
Hilarant dialogue en vieux françois entre une bergère dégourdie et un jeune seigneur sûr de son pouvoir...
Ah, dis moi donc bergère !
 Comment me parle-t-on ?
 Monsieur faut vous y faire !
 On a changé de ton ...
 Et mon pied au derrière
 N'est pas pour mes moutons ! :-p
 
Ah, dis-moi donc bergère !
 Mais que s'est-t-il passé ?
 Ce n'est pas du tout ce que mon père
 Et mon grand-père m'ont raconté !
 Ils m'ont dit que les filles
 N'attendaient plus que moi ...
 Qu'avant d'fonder une famille
 Je devais m'amuser comme un roi !
 
Ah, dis-moi donc bergère !
 Tu as de bien beaux yeux ...
 Vous parlez d'mon derrière !
 Je le sais bien Monsieur !
 Mais ce n'est pas votre affaire
 Le touche qui je veux ! :-p
 
Bergère, allons bergère !
 Tu n'y es pas du tout !
 Moi, je voulais te faire
 Un brin de cour c'est tout ...
 En voilà des manières !
 Votre cour je m'en fous ! :-p
 
Dis-moi, dis-moi, bergère !
 Pour qui te prends-tu donc ?
 Sois dit sans vouloir te déplaire ...
 Tu as le nez beaucoup trop long !
 Tu as la taille fine ...
 La jambe beaucoup moins ...
 Tu n'as pas assez de poitrine ...
 Et tu aurais besoin d'un shampooing !
 
Ah non, vraiment bergère !
 A bien te regarder !
 Vraiment tu exagères
 De tant me résister !
 Tu devrais être fière
 Que je t'aie remarquée ...
 
Monsieur, dit la bergère !
 Me faites pas rigoler !
 Ce que votre grand-père
 N'vous a pas expliqué ...
 C'est que je les préfère
 Un peu mieux baraqués ! :-p
 
Elle n'a point la bergère
 Le soleil dans les yeux !
 N'en déplaise à M'sieur votre père
 Vous n'êtes pas terrible mon vieux ! :-p
 Suffit pas qu'le coq chante ...
 Pour qu'on vienne en gloussant !
 Pour en trouver de plus causantes
 Faudra changer votre compliment ! :-p
 
Tu te trompes bergère !
 J'ai une fiancée !
 Qui a d'autres manières
 Et qui sera comblée !
 Parce que je vais lui faire
 Le dix du mois de mai !
 
Je sais ! , dit la bergère
 Elle est pas mal du tout !
 Et puis, elle est pas fière ...
 Elle s'amuse sans vous !
 Avec mon petit frère ...
 Dans le pré en-dessous !!!!! :-P
La complainte des filles de joie
      Car, même avec des pieds de grue,
              Faire les cents pas dans la rue,
              C'est fatiguant pour les guiboles,
                    Parole, parole,
              C'est fatiguant pour les guiboles,
        
Non seulement, on a des cors,
        Des oeils de perdrix, mais encore,
        C'est fou ce qu'on use comme groles,
                    Parole,
        parole,
        C'est fou ce qu'on use comme groles,
        
Y'a des clients, y'a des salauds,
        Qui se trempent jamais dans l'eau,
        Faut pourtant bien qu'on les cajole,
              Parole, parole,
        Faut pourtant bien qu'on les cajole,
        
Qu'on leur fasse la courte échelle,
        Pour monter au septième ciel,
        Les sous, croyez pas qu'on les vole,
                  Parole, parole,
        Les sous, croyez pas qu'on les vole,
        
On est méprisées du public,
        On est bousculées par les flics,
        Et menacées de la vérole,
                Parole, parole,
        Et menacées de la vérole,
        
Bien que toute la vie, on fasse l'amour
Qu'on se marie vingt fois par jour,
        La noce, c'est jamais pour notre fiole,
                  Parole, parole,
        La noce, c'est jamais pour notre fiole,
        
Fils de pécore et de minus,
Ris pas de la pauvre Vénus,
        La pauvre vieille casserole,
                 Parole, parole,
        La pauvre vieille casserole,
        
Il s'en fallut de peu, mon cher,
        Que cette putain ne fut ta mère,
        Cette putain dont tu rigoles,
                  Parole, parole,
        Cette putain dont tu rigoles,
        
Bien que ces vaches de bourgeois,
        Nous appellent les filles de joie,
        C'est pas tous les jours qu'on rigole,
                    Parole, parole,
        C'est pas tous les jours qu'on rigole...
        
L'opportuniste
Vous le reconnaissez ?
  
Il y en a qui contestent
 Qui revendiquent et qui protestent
 Moi je ne fais qu'un seul geste
 Je retourne ma veste, je retourne ma veste
 Toujours du bon côté
 
Je n'ai pas peur des profiteurs
 Ni même des agitateurs
 J'fais confiance aux électeurs
 Et j'en profite pour faire mon beurre
 
Il y en a qui contestent
 Qui revendiquent et qui protestent
 Moi je ne fais qu'un seul geste
 Je retourne ma veste, je retourne ma veste
 Toujours du bon côté
 
Je suis de tous les partis
 Je suis de toutes les patries
 Je suis de toutes les coteries
 Je suis le roi des convertis
 
Il y en a qui contestent
 Qui revendiquent et qui protestent
 Moi je ne fais qu'un seul geste
 Je retourne ma veste, je retourne ma veste
 Toujours du bon côté
 
Je crie vive la révolution
 Je crie vive les institutions
 Je crie vive les manifestations
 Je crie vive la collaboration
 
Non jamais je ne conteste
 Ni revendique ni ne proteste
 Je ne sais faire qu'un seul geste
 Celui de retourner ma veste, de retourner ma veste
 Toujours du bon côté
 
Je l'ai tellement retournée
 Qu'ell' craque de tous côtés
 A la prochaine révolution
 Je retourn' mon pantalon
Jusqu'à la ceinture
  
En mille neuf cent quarante-deux
 Alors que j'étais à l'armée
 On était en manoeuvres dans la Louisiane
 Une nuit au mois de mai
 Le capitaine nous montre un fleuve
 Et c'est comme ça que tout a commencé
On avait d'la flotte jusqu'aux genoux
 Et ce vieux con dit d'avancer.
Le sergent dit "Oh mon capitaine
 Etes-vous sûr que c'est le chemin ?"
 "Sergent, j'ai traversé souvent
 Et je connais bien le terrain
 Allons soldats un peu de courage
 On n'est pas là pour s'amuser"
 Y'en avait jusqu'à la ceinture
 Et ce vieux con dit d'avancer.
Le sergent dit "On est trop chargé
 On ne pourra pas nager!"
 "Sergent ne sois pas si nerveux
 Il faut un peu de volonté
 Suivez-moi je marcherai devant
 Je n'aime pas les dégonflés"
 On avait d'la flotte jusqu'au cou
 Et ce vieux con dit d'avancer.
Dans la nuit soudain, un cri jaillit
 Suivi d'un sinistre glou-glou
 Et la casquette du capitaine
 Flottait à côté d'nous
 Le sergent cria "Retournez-vous
 C'est moi qui commande à présent"
 On s'en est sorti juste à temps
 Le capitaine est mort maintenant.
Le lendemain on a trouvé son corps
 Enfoncé dans les sables mouvants
 Il s'était trompé de cinq cents mètres
 Sur le chemin qui mène au camp
 Un affluent se jetait dans le fleuve
 Où il croyait la terre tout près,
 On a eu de la chance de s'en tirer
 Quand ce vieux con dit d'avancer.
La morale de cette triste histoire
 Je vous la laisse deviner
 Mais vous avez peut-être mieux à faire
 Vous ne vous sentez pas concerné.
 Mais chaque fois que j'ouvre mon journal
 Je pense à cette traversée
 On avait d'la flotte jusqu'aux genoux
 Et ce vieux con dit d'avancer.
 Y'en avait jusqu'à la ceinture
 Et ce vieux con dit d'avancer
On avait d'la flotte jusqu'au cou
 Et ce vieux con dit d'avancer
Graeme Allwright, adaptation d'après Pete Seeger
Si ce n'est toi c'est donc ton frère
(inspiré de Le loup et l'agneau, de Jean de La Fontaine)
Petit mouton noir et frisé
Qui voulait s'amuser
Par un soir un beau soir d'été
Marchait dans la cité
Petit mouton qui s'ennuyait
Donnait des coups de pied
Dans une boîte abandonnée
Une boîte de cassoulet
Quel est son nom la belle affaire
Vous le connaissez bien
Si ce n'est lui c'était son frère
C'était quelqu'un des siens
Un loup qui fermait son café
Avec sa grosse clé
S'arrête en le voyant passer
Fallait plus rigoler
Ah c'est toi qui m'as réveillé
Ce dimanche dernier
Moi je vais t'apprendre à crier
Je vais te faire danser
Ne vous mettez pas en colère
Moi je n'y suis pour rien
Si ce n'est toi c'est donc ton frère
C'est donc quelqu'un des tiens
C'est sûrement toi qui a taggé
Les murs de mon café
Mais voyons vous me connaissez
Je ne sais pas dessiner
Ah ça tu me prends pour un dingue
Moi je vais te casser
Le loup s'emporte et puis le flingue
Et sans autre procès
Ou s'il ne l'a pas fait le fera tout à l'heure
La raison du plus fort est toujours la meilleure
Il y a trop longtemps qu'on le sait
Car après lui ça sera son frère
Ça sera quelqu'un des siens
Chevalier de l'ordre
     Des beaufs et du Loto
     Pour montrer qu'il assure
     Il achète le Figaro
     Mais il préfère Minute
     Ou National Combat
     Ça l'inspire dans les chiottes
     Et y a moins d'mots qu'il comprend pas
     
Des comme ça il y en a
     D100N & D1000
     Dans la plupart des nombreux
     PMU du centre ville
     Y en a même dans les stades
     Et les commissariats
     Qui embarquent leurs enfants
     Ils ressemblent aux gens comme toi et moi
     
La neutralisation des drapeaux
     C'est comme celle des usines
     L'important c'est de casser la machine
     Qui les a fabriqués, fabriqués
     Fabriqués, fabriqués
      
      
     
Un p'tit mec de 17 ans
     Fringué comme un soldat
     Avec des lacets blancs
     Et un drapeau sur le bras
     Qui parle de ses chefs
     Comme s'il parlait de sa mère
     Son principal problème
     C'est de vivre sur Terre
     
Ce n'est pas une victime
     Il n'est pas né comme ça
     Il n'est pas forcément
     Moins intelligent que toi
     Ce que t'as à savoir
     C'est qu'il est dangereux
     Que lorsqu'il te regarde
     Il a aussi peur que toi
     
La neutralisation des drapeaux
     C'est comme celle des usines
     L'important c'est de casser la machine
     Qui les a fabriqués, fabriqués
     Fabriqués, fabriqués
     
Il n'y a qu'une seule tombe
     Sur laquelle j'irai cracher
     Celle de la civilisation
     
Des comme ça il y en a
     D100N & D1000
     Sauf que la calvicie
     N'est pas toujours en prime
     Il y en a même qui ont
     Des cravates en nylon
     Et a côté des urnes
     Des bulletins à leur nom
     
La neutralisation des drapeaux
     C'est comme celle des usines
     L'important c'est de casser la machine
     Qui les a fabriqués, fabriqués
     Fabriqués, fabriqués
     
Il n'y a qu'une seule tombe
     Sur laquelle j'irai cracher
     Celle de la civilisation