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Les jeunes et les moins jeunes parlent

L'école et la vie

L'information sexuelle

" Bof de toute façon on est complètement ignares" (g13)

" A l'école on nous apprend la reproduction de la cellule, alors c'est rattaché à rien " (f 13 )

" Reste à savoir ce qu'on appelle ignorance parce que je reste persuadée que tous ont eu des rapport vers l'âge de 14 ans , alors....... " ( f 13 )

" Bof, les filles elles ont qu'à demander à leur maman en gros comment ça se passe " ( g 12 )

"L'éducation sexuelle ? ....... c'est pas la famille qui fait ça ? "( g 13 )

"Moi, je pense qu'entre potes on apprend plus, de toute façon par les parents c'est jamais précis "( 12)

" Ce devrait être un médecin pour le sida, les préservatifs, la pilule et tout et tout ... "( f12 )

" Finalement on est toujours mieux informé par les copains et les copines" ( f 12)

"Finalement ce qu'il faudrait c'est nous informer des problèmes du couple " ( f16)

La vie scolaire prépare t  elle à la vie d 'adulte ?

"Une chose que je reproche à l'enseignement c'est que quand on sort du lycée on a aucune notion de la vie. J'ai appris l' anglais et l'allemand mais je sais pas remplir une feuille d'impôts, la sécurité sociale je sais comment ça marche mais je sais pas m'en servir, enfin des trucs comme ça quoi !"( f 16)

" Le lycée ça n'a rien à voir avec ce qu'on voit, ce qu'on sait, ce qu'on sent, ce qui se dit. C'est des bouquins "( f 17 )

" On nous donne beaucoup trop de trucs théoriques, en dehors de la vie alors qu'on est appelé à quoi ? "(g17)

" Ce qu'on nous enseigne en classe s'est complètement séparé. Le lycée ne parle pas assez de la vie de tous les jours. "( f 16 )

" Ca dépend du métier qu'on veut faire, si on veut être prof ou employé de bureau ça ira mais si on veut être cover girl !!!" ( rires ) ( f 16 )

" Ben moi je pense pas comme mes potes. En fait les connaissances, les amitiés, l'arbitraire, le racisme, l'injustice, l'ennui, la routine, la connerie qu'on rencontre au lycée, ça nous prépare bien à la vie." ( g 17 )

" Les études, je voudrais que ça ne s'arrête jamais. Ben oui quoi, on fournit pas trop d'efforts, on est nourri, logé, on profite de la vie sous ses meilleurs côtés" (g 14 )

" La seule chose qui me rassure pour mon avenir c'est que je suis assez bien faite. Je pourrais toujours faire du strip-tease dans un cabaret des Champs-Elysées de préférence ! "( f 16 )

Les anciens élèves

" Pour moi, le lycée a été une épreuve terrible, une contrainte épouvantable. Ca ne m'a rien apporté dans mon existence sauf des colles et des sanctions. Le monde du lycée ne me convenait pas. Ca ne m'intéressait pas, rien ne m'intéressait... Je me souviens qu'on se levait tôt. Aussi j'étais toujours fatigué. J'y avais peu d'amis. L'hiver il y faisait froid. Je ne me rendais pas compte de ce qu'était l'enseignement secondaire car il n'y avait aucune tradition d'étude dans ma famille. Mon père était tailleur. Je suis rentré là et je me souviens que l'endroit était particulièrement gris. On changeait souvent de salle et on changeait de professeur constamment. On venait de par tout et je ne connaissais personne. J'étais très intimidé parce que j'étais le plus petit... Je crois que j'ai pris un très mauvais départ sauf en anglais. Par contre dans les autres matières ça marchait très mal et peu à peu je me suis trouvé relégué au fond de la classe. J'étais très mal placé dès le départ, je crois qu'au premier trimestre, j'étais 10°, au second 23 ° et au dernier 31° on était 35. "( Homme 57 ans Haut fonctionnaire )

"Vraiment mes études, toutes mes études, les jours de rentrée, chaque matin, il fallait se lever tôt. Les classes, ça sent mauvais, ça sent l'humanité mal lavée, la craie, l'encre, vraiment si j'ai joué le jeu, si j'ai été un bon élève c'est vraiment en me forçant par rapport à ma nature, par rapport à ce refus fondamental d'aller me broyer dans ce monde de méchanceté, ce monde d'adolescents fondamentalement mauvais. C'est le monde de l'ennui, de la tristesse, de la rigidité, de l'horreur où on part sous la pluie avec un cartable trop lourd en craignant d'être cinq minutes en retard... se ruer avec nervosité, avec anxiété...Je n'ai été interne qu'à partir de ma philo. J'en garde un très mauvais souvenir.. J'en ai un souvenir épouvantable, notamment dans cette khâgne de Lyon, où on se débarbouillait en grelottant, ces dortoirs mal chauffés, les escaliers extérieurs envahis de brouillard qui vous imprégnait pendant toute cette descente en piétinant en rang pour arriver à une heure d'étude, le ventre creux, jusqu'au moment où on nous envoyait bouffer. Tout ce monde militaire, absurde, réglé par un formalisme extérieur de l'internat, j'en ai gardé un très mauvais souvenir. "( Homme 75 ans haut fonctionnaire )

" Six ans de désarroi, six ans d'incompréhension. Entre la sixième et la première, je n'ai rien compris à ce qu'on m'enseignait, rien. Le pire, c'est que j'écoutais mais je ne comprenais pas. J'étais incapable de faire la moindre synthèse, de comprendre ce qu'on m'enseignait pendant six ans et pas parce que j'étais mauvais élève puisque je suis passé de classe en classe sans problème. Pourtant nous n'étions qu'une dizaine à avoir la moyenne tous les ans. Mais ça a était abominable. Notamment , des années très sombre, au moment de la puberté où nous étions tous, je crois plus ou moins tendus, où je ne me rendais pas compte moi-même à quel point j'étais tendu et conditionné par ce phénomène. Mais je sais que j'ai lutté absolument dans le noir. Si je prends une image littéraire, je dirai que quand je pense à ça, j'ai l'impression que j'ai ressenti pendant six ans ce que j'ai ressenti quelques instants après un accident de voiture, mais avant de perdre connaissance. J'ai eu l'impression de nager désespérément dans le noir. Ces six années dans le noir avec une impression de désespoir, de désarroi dont je ne percevais ni les causes ni la nature... En sixième ça a été la disparition des filles. Il y a eu cette disparition des filles et au début je n'ai pas très bien compris pourquoi. Les filles nous avaient été enlevées , le rapt, on était orphelins, privés de femmes, de sœurs, de mères. Il n'y avait plus de femme autour de moi et puis il y a eu ce chaos invraisemblable dans lequel nous étions plongés en sixième. Nous avion cinq minutes entre deux cours pour ramasser nos affaires, nos manteaux, nos livres, courir avec tout cela dans les bras, dans une cohue indescriptible en nous heurtant les uns les autres, en faisant tomber nos livres, en étant renversé par les plus grands, en bousculant les plus petits, tout cela pour arriver toussotant, essoufflés, sans avoir eu de récréation, ce qui était suprêmement injuste, à la porte de la classe suivante, juste à temps pour renter en troupeaux, les vêtements en désordre, pour nous asseoir devant un autre prof, dans un ordre différent. Nous n'avions plus de foyer, la classe en primaire c'était un foyer. Nous avions nos places, nos habitudes, nous savions qui nous étions. En sixième, on changeait de classe à chaque cours, on s'asseyait à des endroits différents, c'était pas la même ambiance, c'était pas le même prof. Alors plus de filles, plus de mère, plus de sœur, plus de maîtresse, tout ce monde féminin qui avait été le notre dans le primaire, plus de foyer. On cavalait d'une salle à l'autre comme une bande de réfugiés. Plus de récréation, plus de jeux. C'était abominable. Et je pense que cela a beaucoup contribué à m'enlever tout esprit de synthèse. Je ne pouvait plus mettre bout à bout ce qu'on m'enseignait parce que c'était trop dispersé. Je passais trop vite d'un endroit à un autre dans des conditions désagréables. Le savoir nous était donné par petites bribes, sans enchaînement. Chaos aggravé par le fait qu'on avait des professeurs tout à fait inertes, absolument inertes, manquant de personnalité, de fermeté, de compréhension. Non, ce n'était pas un monde propre en tout cas, c'était un monde gluant, c'était un monde visqueux. Le préau était sombre, il n'y avait jamais un rayon de soleil. J'ai l'impression qu'il n'y a jamais eu un rayon de soleil dans ce lycée. Maintenant il faut dire que j'ai été très impressionné par un article que j'avais lu dans un Match quelconque sur le lycée où on le mettait plus bas que terre en disant que dans un préau obscur, à la marquise sale, un professeur de gymnastique faisait vaguement faire des mouvement à des gosses tout habillés. Parce qu'on faisait des mouvements de gym en costard veston cravate. Et en lisant cet article en quatrième ou en troisième, je me suis dis " Mais c'est vrai". Ca a cristallisé tout ce que je pensais du lycée sans le savoir. Il y avait le pauvre Émile qui était le garçon de course, qui était manchot; il y avait le pauvre Léon, le concierge, qui se traînait misérable, miteux, hargneux et infirme aussi. Il y avait des censeurs barbichus. Il y avait des surveillants généraux obèses et des professeurs minables.... Tout cela a été dramatique, le chaos, les changements de classes, les profs incompréhensibles, beaucoup étaient idiots, le manque d'amis, le manque de camarades... Est ce que c'est ça qui a entraîné mon agressivité et qui m'a fait me battre récréation après récréation ? C'est possible . '  (homme 75ans Journaliste )

" Je suis rentré en sixième à Nogent sur Marne, au collège technique. Je venais de l'école primaire. La première impression a été très défavorable. Tout était hostile. C'était envoûtant mais hostile. Je suis arrivé là, j'ai vu des grands bâtiments, des classes, des profs et j'ai trouvé ça abominable. A l'école primaire tout était personnalisé. Ce qui m'a certainement traumatisé quand j'ai abordé des établissement modernes avec des méthodes modernes, où il y avait des classes qui se suivaient, des professeurs qui se succédaient, c'est cette dépersonnalisation que j'ai trouvée abominable. Mon entrée dans le secondaire a correspondu avec mon entrée à la ville. C'était pour moi quelque chose de pénible. Je me sentais gauche , j'étais moins bien habillé que les autres, ce n'était pas une situation commode. Je sentais les professeurs à priori assez hostiles, mais cela venait du fait que j'arrivais de la campagne. Ca a été un moment dur qui a orienté toute ma vie scolaire. C'était bourré de structures sociales: les rangs, la façon de faire la classe... Pour moi c'est affreux. La sixième a été un moment très pénible. Alors que dans les classes de campagne tout le monde était ensemble; les institutrices sont admirables, elles tiennent quarante gosses d'âge différent, elles les connaissent tous, elles arrivent à les former. Cette espèce d'inhumanité de la ville et même dans l'esthétique de l'établissement, le côté propre, nickel, les vestiaires, la classe impeccablement rangée, les grandes baies, abominable ."( homme 66 ans artisan )

" Une impression d'angoisse, de peur panique. Peur panique des interrogations, peur panique des compositions. J'étais terrorisé, c'était atroce, quand je n'avais pas de bonnes notes, c'était atroce je devais être balayeur. Je n'étais pas heureux aussi à cause des camarades. J'étais toujours plus ou moins la tête de turc et d'autant plus que j'étais très émotif et il m'arrivait d'avoir des crises de larmes incoercibles en classe, c'était abominable. Ce qui est toujours resté c'est l'angoisse d'être interrogé, l'angoisse des compositions, des mauvaises notes, des mauvaises places. En seconde, j'étais tout de même moins terrorisé qu'en sixième, mais à ce moment là ce n'était plus l'angoisse quotidienne, c'était déjà une inquiétude plus lointaine : celle du bac. Je me disais en seconde : C'est ma dernière année de tranquillité, l'année prochaine ce sera une catastrophe. Quand j'allais au tableau, j'étais très, très malheureux, oui, très malheureux. Du reste, ça m'a suivi longtemps car dans tous les concours et examens que j'ai subis par la suite, j'ai toujours raté l'oral parce que je perdais tous mes moyens, vidé le cerveau absolument lessivé. "( homme 76 ans Cadre supérieur )

" J'ai très mal accepté le cadre scolaire au niveau du lycée. Je trouvais que dans l'ensemble, c'était triste, que les professeurs ne s'intéressaient pas suffisamment à leurs élèves, qu'on ne faisait pas assez de gymnastique, qu'il y avait un côté anachronique pour cet enseignement par rapport à la vie "( Homme 75 ans directeur de société )

" Dans mon cas, qui n'est pas forcément ou tout au moins que je ne souhaite pas considérer comme un cas banal, le souvenir de mes études est un souvenir merveilleux. Dans les petites classes, ayant eu des profs extraordinaires, j'étais quasiment le premier de la classe. J'en garde un souvenir émouvant. A partir de la cinquième inquiétude dans le reste des classes angoisse. J'ai fait ma philo dans un monastère avec des rayons de soleil qui caressent les vieilles pierres moussues de Montauban. C'est extraordinaire à tous les niveaux de la couleur et de la réflexion. Les chambres des pensionnaires étaient en fait des cellules. Mes camarades de pension jouaient du piano d'une manière incroyable... on les entendait jouer la nuit c'était extraordinaire. J'ai été champion des Pyrénées en natation, c'était stupéfiant. C'était la révélation physique de mon corps, c'était la découverte réelle des femmes, de la mystique chrétienne. J'y suis resté un an." ( homme 80 ans Directeur de société )

" Quand je pense à ma scolarité ça évoque pour moi une grande rigolade, parce que je ne fas pas partie de ces gens qui ont souffert en classe. J'étais parfaitement intégré au système scolaire. Il y a une raison à cela, c'est que j'étais une enfant unique et que donc mon milieu social c'était l'école. Ce qui me frappe c'est que les enfants s'ennuient en classe. Moi je ne m'embêtais pas, j'avais mon petit monde à mi. Il devait y avoir une espèce d'attitude de défense que je devais entretenir chez moi et chez un groupe de copines, je devais être meneuse et non participantes , mais je n'ai pas le sentiment d'avoir souffert, sauf dans mes dernières années, en philo où j' avais déjà un comportement d'adulte et où je me sentais mal à l'aise. Jusqu'à l'âge de 17 ans je me souviens d'avoir attendu la fin de la journée de classe pour avoir quelque chose de mieux. Les créateurs, les artistes, les poètes doivent s'ennuyer en classe mais moi comme je n'avais rien à foutre de mieux à la maison, que je n'étais pas bricoleuse... Je me réfugiais dans la lecture. Finalement tout ce système est basé sur une répétition hebdomadaire, on sait que du 1° octobre à Noël, il faut y aller tous les jours et puis je n'ai pas été élevée dans l'obligation, parce que tous les matins où je disais que je ne voulais pas y aller maman me disais : hé bien n'y va pas. "( femme 57 ans Professeur )

"L'impression dominante et qui doit être calculée à partir de ma première expérience scolaire est celle d'une véritable griserie. Je ne peux même pas employer le mot enthousiasme parce que je crois bien que la présence de tant d'êtres différents, attirants, redoutables, a eu sur mon imagination, sur ma sensibilité, une incidence qui a marqué le reste de mon comportement psychologique " ( femme 59 ans )

" Je garde de ma scolarité une impression favorable avec toute fois l'impression également qu'on exigeait de nous beaucoup d'attention. Je dois dire qu'à l'époque, la jeunesse n'avait pas autant de distraction ni de centres d'intérêt en dehors du monde scolaire. Alors le monde scolaire représentait vraiment l'ouverture sur quelque chose d'autre en dehors du milieu familial. Et on avait l'impression, du moins pour moi, de participer à quelque chose de tout à fait différent. J'étais évidemment dans un milieu où les questions d'ordre intellectuel étaient peu débattues, et j'avais vraiment l'impression au lycée d'avoir quelque chose d'autre, de différent, qui moi me passionnait m'intéressait et par conséquent j'ai des souvenirs très nets de ma scolarité, des mes professeurs, de mes camarades. Pour moi , je considérais personnellement le lycée comme quelque chose de très sérieux, il fallait faire un effort valable mais pas surhumain; où tout de même on avait l'impression de participer à quelque chose , ça ne me pesait pas. "( homme 70 ans professeur )

"Les cours me semblaient excellents. je trouvais tout très bien. Il n'y avait pas d'angoisse. Ceux qui n'étaient pas angoissés, c'est parce qu'ils pensaient avoir une situation sans faire d'étude du fait de la position de leur parents Mais moi j'étais bien. " ( homme 69 ans professeur )

" En 1920, je voudrais que vous sachiez que j'ai gardé un souvenir ému de mes années de lycée, et pour moi revenir à la Rochelle où pourtant j'ai été malheureux au point de vue familial, c'est un enchantement et je vais revoir mon vieux lycée comme on irait voir une vieille maîtresse. J'ai été pensionnaire à partie de la troisième. Quand je vois ou j'entends dire qu'autrefois c'était une espèce de prison où les pauvres gosses étaient malheureux comme des pierres, alors là, moi, je ne comprends pas. Certes, on n'était pas à nos petits soins. Le lever se faisait à la cloche à six heures. Les dortoirs n'étaient pas chauffés, mais on était ensemble petits et grands" ( homme 85 ans inspecteur

 

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