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Les Tasaday

Dans un archipel philippin..........

Les îles qui jalonnent les mers et les océans de la planète, tels des bateaux fantômes en route pour nulle part, ont toujours recelé en leur sein des trésors du patrimoine de l'humanité....de nombreuses tribus y ont élu domicile ou les ont occupées depuis la nuit des temps, une histoire que seules les légendes et l'imagination des hommes au fil des générations a pu forger ( Patrick Bernard )

                 

C'est en feuilletant un ancien journal de 1978 que je suis tombée sur un article concernant les Tasaday. Dans cet article l'auteur tenait comme vérité la découverte de cette tribu troglodyte vivant exactement comme à la préhistoire. Une idée controversée par la suite et entourée de secrets tant qu'actuellement encore on ne sache pas démêler le vrai du faux.

En effet, il n'est pas facile d'imaginer qu' en 1967 des hommes puissent vivre comme nos ancêtres, d'il y a 50 000 à 100 000 années.

Dans la zone tropicale comprise entre l'équateur et le tropique du Cancer, l'Océan Pacifique est parsemé de plus de 7 000 îles réparties dans les mers de Chine méridionale, de Sulu et des Célèbes. L'île de Mindanao, sur laquelle passe les 125° parallèle, en est la seconde par sa surface. Elle est traversée pas des fleuves, possède des lacs et des étangs, il y règne un climat chaud et humide, car de fortes pluies tombent une grande partie de l'année. Au sud Ouest, à 1 600 m d'altitude, dans la forêt équatoriale presque impénétrable, on a trouvé en 1967 une tribu d'homme , les tasaday, qui mènent une existence primitive probablement à l'image de nos ancêtres des cavernes.

La découverte fut faite par un chasseur manubo nommé Dafal, qui, s'étant perdu au cours d'une battue, rencontra cette tribu, réussit à se faire comprendre et se lia d'amitié avec ses membres. Il revint plusieurs fois chez les Tasaday, leur apporta des outils mécaniques et leur apprit à chasser. 
Cinq ans plus tard, la Panamin Foundation, organisme s'occupant des minorités ethniques, prit contact avec les Tasaday  par l'intermédiaire de Dafal et réussit à connaître leurs us et coutumes. En 1967, les Tasaday comptaient 25 personnes, soit 7 hommes, 6 femmes et 12 enfants. La langue qu'ils parlent est proche de celle des B'lit manubos, mais on ignore comment ces deux groupes ethniques se sont séparés, il y a peut être un millier d'années à en juger par les facultés des Tasaday qui ne savent ni cultiver ni domestiquer les animaux.
Les Tasaday sont sédentaires et ne s'éloignent pas de leur grotte de plus d'une heure de marche, ils vivent donc sur un espace de 25km² environ. Les enfants sont traités avec sollicitude par leurs parents et la limitation des naissances est assurée par la prolongation de l'allaitement jusque vers l'âge de 2 ou 3 ans. Les Tasaday sont de taille moyenne, ont des cheveux lisses ou à peine ondulés, les lèvres rougies par le bétel, Leur nourriture est frugale mais naturelle. Leurs vêtements sont faits de feuilles d'orchidées mais les femmes portent des jupes courte de palmes, elles soignent leurs cheveux tandis que les hommes s'épilent le visage. Chez eux, tout est mis en commun sauf le feu et les femmes, car ils sont monogames et ne connaissent pas le divorce. De nouvelles familles se forment lorsque les jeunes filles sont échangées au cours de rencontres avec d'autres tribus. Ils allument le feu en frottant une baguette de bois qu'ils font tourner très rapidement dans leur main et près de laquelle ils ont disposé des brindilles et de la mousse sèche. Il leur faut seulement une dizaine de minutes pour obtenir les premières braises mais plusieurs hommes se relaient à cet effet.
Dafal leur a appris à capturer des singes et des porcs sauvages mais en dehors de quelques grenouilles, ils se nourrissent essentiellement de fruits sauvages comme les bananes ou des produits végétaux préparés suivant des techniques que Dafal leur a enseignées. Ainsi le matek est une galette d'amidon extraite de la moelle de palmier triturée et filtrée à travers des feuilles sèches et des fougères disposées au dessus d'un cadre.
L'agilité de ces hommes évoque les évolutions aériennes de certains de nos ancêtres avant qu'ils abandonnent leur existence arboricole pour vivre à terre. 
Les Tasaday n'ont pas un tempérament agressif et leurs relations sociales sont très élaborées. Les outils qu'ils utilisent sont d'un modèle unique aux Philippines, car il s'agit de hachette en pierre et de racloirs qui rappellent ceux des civilisations de l'âge de la pierre taillée.  Cependant ils se servent également d'instruments tels qu'une machette et un bâton pointu avec lequel ils déterrent les tubercules comestibles. L'emploi de ces outils a entraîné un appauvrissement de la forêt aux environ immédiat des grottes habitées et c'est là un signal d'alarme, car l'équilibre entre la tribu et son milieu est menacé.

                             
Les Tasaday ont une crainte superstitieuse des phénomènes atmosphériques qui se produisent au cours des orages mais n'attribuent aucune valeur religieuse à tel ou tel objet. Leur culte des morts se borne à déposer le corps du défunt dans la forêt et à le recouvrir de feuilles. Dans l'ensemble, ils vivent à l'écart de toute forme de progrès , malheureusement leur isolement ne pourra les protéger longtemps de la civilisation.

Ces célèbres et controversés Tasaday ? s'agit il d'un authentique groupe troglodyte isolé comme on nous l'a dit, ou simplement une sordide mise en scène de la Panamin, organisme officiellement chargé à l'époque des problèmes liés aux minorités indigènes de l'archipel. En fait à ce jour, on ne connaît pas encore la vérité sur les Tasaday tant cette affaire a été entourée de secrets et de mystères, et peut être ne la connaîtrons nous jamais.

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