Les lettres d'amour

 Une lettre d'amour est la correspondance la plus intime que l'on puisse recevoir. Ses lignes dévoilent des désirs secrets, annoncent des promesses, évoquent des souvenirs chers.

Ecrite d'une main élégante sur du papier à lettre parfumé ou griffonnée au petit bonheur sur un bout de papier, postée de l'autre côté de l'océan ou glissée entre les pages d'un album une lettre d'amour est un objet qu'on chérit pour toujours.

Les lettres d'amour sont les précieux aide-mémoires des sentiments sincères. Elles peuvent encourager et rassurer le coeur qui se languit - " Bientôt nous serons réunis", " Je pense à toi, et je souris"

Quel que soit leur dessein, les lettres d'amour sont toujours reçues avec joie, puis rangées avec beaucoup de soin- dans un tiroir de commode, sous un matelas, liées par un ruban dans un coffret ou cachées dans un coin secret. On les garde pour les relire amoureusement pendant des années.

Avec le temps, les lettres s'usent et se tachent parfois de larmes, mais le sens de leiurs mots demeure aussi vraui que le jour où elles ont été écrites.

Les amoureux se séparent, les lettres restent. Voici dans ces pages quelques unes des plus passionnées, des plus poétiques et des plus poignantes jamais écrites, lues, relues, soigneusement conservées, sauvées pour toujours. Leurs mots trouvent un écho dans nos coeurs car, pour intimes qu'ils soient ces sentiments sont universels ; nous les partageons tous avec celle ou celui que nous aimons.

    J'ai quelque chose de stupide et de ridicule à vous dire.... je suis amoureux ....

Alfred de Musset ( 1810-1857 ) à Georges Sand

   Demandez à l'enfant pourquoi il est né; demandez à la fleur pourquoi elle fleurit; demandez au soleil pourquoi il brille. Je vous aime parce que je dois vous aimer.

Georges Upton ( 1834-1919 )

   Il faut que tu le saches.
L'amour que j'ai pour toi
Ne s'éteindra jamais.
A peine es-tu partie
Que mon coeur te réclame.
Il faut que tu le saches.

Noel Coward ( 1899-1973 )

   Je ne savais pas que je t'aimais jusqu'à ce que je m'entende te le dire - l'espace d'un instant j'ai pensé : " Mon Dieu, qu'ai-je dit ? et puis j'ai su que c'était la vérité.

Bertrant Russel ( 1872-1970 ) à Ottoline Morel

   On n'a pas ouvert une fois ma porte aujourd'hui, que je n'aie eu un battement de coeur : il y a eu des instants où j'ai craint d'entendre votre nom, et puis j'ai été désolée de ne pas l'avoir entendu.
Tant de contracdictions, tant de mouvements contraires sont vrais, et s'expliquent par ces trois mots : je vous aime.

Julie de Lespinasse ( 1732-1776 ) à Hippolyte de Guibert.

  Nous sommes l'un à l'autre comme des étoiles très lointaines
Qui s'envoient leur lumière....
Vous en souvenez vous ?
Mon coeur
Allait de porte en porte comme un mendiant
Et vous m'avez fait l'aumône qui m'enrichit à jamais.

Guillaume Apollinaire ( 1880-1918 ) à Madeleine Pagès

  C'est de tes yeux
que mon ardeur est née:
C'est de leurs premiers traits
que je fus battu :
Mais, tant que tu brûlas
du flambeau de l'Hyménée,
Mon Amour se cacha
pour plaire à ta vertu.

François Maynard

  .... mais s'il vous plaît d'accomplir les devoirs d'une véritable et loyale maîtresse et amie, et de vous donner corps et âme à moi qui ai été, et serai, votre très loyal serviteur ( si votre rigueur ne me l'interdit pas ), je vous promets non seulement un nom, mais je vous promets aussi de vous prendre comme unique maîtresse, de bannir pour vous toutes les autres de mon esprit et de mon affection, et de vous servir vous seule.

Henri VIII ( 1491-1547 ) à Anne Boleyn

  Une bonne jambe faiblira, un dos droit se courbera, une barbe noire blanchira, une tête bouclée deviendra chauve, un beau visage se flétrira, un oeil vif se creusera : mais un coeur bon, Kate est comme le soleil... il brille intensément et ne change jamais, il poursuit sa course fidèlement. Si tu veux un coeur comme celui-là, prends moi; et en me prenant, prends un soldat; et en prenant un soldat, prends un roi.

William Shakespeare ( 1564-1616 )

  J'aime en vous votre beauté, mais je commence à peine à aimer en vous ce qui est éternel et sera toujours précieux : votre coeur, votre âme.
Il suffit d'une heure pour connaître et aimer la beauté, il n'en faut pas plus pour s'en dépendre, mais l'âme, il faut apprendre à la connaître.
Crayez moi, rien ne s'obtient sans peine en ce monde, même l'amour, le plus beau et le plus naturel des sentiments.

Léon Tolstoï ( 1828-1910 )à Valeria Arsenev

  Je t'adore, ô ma frivole,
Ma terrible passion !
Avec la dévotion
Du prêtre pour son idole.

Charles Baudelaire ( 1821-1867 )

  Il y a des jours comme cela où un regard peut fixer le soleil sans être aveuglé, je suis dans un de ces jours. Je te vois, tu m'éblouis, tu me ravis, et je comprends ta beauté dans toute sa splendeur.

Juliette Drouet ( 1806-1883 ) à Victor Hugo

  Mon dieu je suis effrayé de voir combien ma vie est à toi !
Avec quelle rapidité elle se porte à ton coeur...
Je suis pour ce bonheur comme un enfant, comme un savant, comme un fou qui soigne des tulipes.

Honoré de Balzac ( 1799-1850 ) à Evelina Hanska

   Voici ma promesse très cher,
je resterai près de toi...
Et que le vin soit doux ou amer, nous le partagerons et trouverons du bonheur dans la camaraderie.

Edith Bolling Gali ( 1872-1961 ) à Woodrow Wilson

    Je me sens triste quand je ne vous vois pas. Epousez moi, pourquoi pas ? Et venez vivre avec moi. Je vous rendrez aussi heureuse que je le pourrai. Vous ne serez pas obligée de travailler dur; quand vous serez fatiguée, vous pourrez vous allonger sur mes genoux et je chanterai pour vous...

Zadoc Lang (XIX° siècle ) à Julia Davis

  Et puis voici mon coeur qui ne bat que pour vous. Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches. Et qu'à vos yeux si beaux l'humble présent soit doux.

Paul Verlaine ( 1844-1896 )

  Je n'aurais jamais cru qu'il pût y avoir bonheur si complet en ce monde, un tel sentiment d'harmonie entre deux mortels. Je vous aime, dans ces trois mots tient toute ma vie.

Alexandra (1892-1918 ) à Nicolas 11

  Nous serons par la suite comme un animal des bois, si proches l'un de l'autre que ni l'un ni l'autre ne pourra dire que l'un des deux est l'un et non l'autre.
Ne sens tu pas mon coeur devenir ton coeur?

Ernest Heminguay ( 189-1961 )