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23.10.02 17:10

PARIS - Nicolas Sarkozy a présenté son projet de loi sur la sécurité intérieure. Il est destiné à ses yeux à "la France des oubliés". La gauche et les associations de défense des droits de l´homme ont qualifié le texte de "guerre déclarée aux pauvres".

Les dispositions les plus controversées sont celles qui visent, selon l´exposé des motifs, à "enrayer la progression de certaines formes de criminalité ou le développement d´agissements qui troublent la tranquillité des citoyens et bafouent leur droit à la sécurité".

Le texte prévoit de durcir la répression contre la prostitution, les gens du voyage ou la mendicité "agressive". Il réprime les réunions dans les halls d´immeubles et les agressions contre des membres des forces de l´ordre.

A la sortie du conseil des ministres, le ministre de l´intérieur a réaffirmé que ce texte visait prioritairement à protéger les Français "oubliés depuis tant d´années" par l´Etat. "C´est un projet de loi qui va garantir la sécurité des Français et d´abord celle des plus modestes parmi eux".

Dans une interview au journal "Le Monde" publiée mercredi, M. Sarkozy s´en est pris aux "tartufes" de la gauche, "qui protestent aujourd´hui" mais "n´ont rien fait hier" pour lutter contre l´insécurité.

Au passage, il fustige "tous les droits-de-l´hommistes de la création" qui "passent devant la porte de Saint-Ouen", haut lieu de la prostitution à Paris, "en disant: ´mon Dieu les pauvres!´ puis s´en vont pour aller dîner en ville".

Les associations et les partis de gauche ont dénoncé, avec des nuances, le projet qui criminalise, selon eux, des pans entiers de la société. Son collègue Julien Dray a reproché à M. Sarkozy "d´agir dans la précipitation" et d´avoir choisi "le 100 % répression".