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AFGHANISTAN (AFP) - La tentative ratée d'assassinat de Hamid Karzaï avait pour but de déstabiliser le pays à la veille de l'anniversaire du 11 septembre.

L'Afghanistan "ne tombe pas dans le chaos", selon le président Karzaï

Le président afghan Hamid Karzaï, le visage souriant, a estimé vendredi que la tentative d'assassinat dont il a fait l'objet et l'attentat qui a secoué la capitale la veille, étaient des incidents isolés qui ne mettent pas en cause la stabilité de l'Afghanistan.

L'Afghanistan "ne tombe pas dans le chaos", a déclaré le président Hamid Karzaï au cours d'une conférence de presse à Kaboul.

Les deux événements "sont isolés", ils "n'impliquent pas une situation de violence à travers le pays", a ajouté M. Karzaï, dont c'était la première apparition publique depuis son retour de Kandahar (sud-est de l'Afghanistan) où il a été la cible jeudi d'un "tireur en uniforme", ensuite abattu par ses gardes du corps américains.

Dix-huit personnes ont été arrêtées après la tentative d'assassinat, a annoncé vendredi à l'AFP un porte-parole du gouverneur de la province de Kandahar Gul Agha Sherzai.

Selon Khalid Pashtun, l'auteur de la tentative avortée serait lié à l'ancien régime des talibans, dont Kandahar était le fief.

"Nous pensons que c'est l'oeuvre des talibans, nous ne pouvons en dire plus dans la mesure où une enquête est en cours", a ajouté M. Pashtun.

Selon lui, "le commandant Sayed Rasoul, responsable de la sécurité au quartier-général de Gul Agha Sherzai, et 17 de ses hommes ont été arrêtés et sont en prison".

Le gouverneur de Kandahar a été blessé par balles au cours de l'échange de coups de feu qui a fait trois morts dont l'assaillant.

Le tireur a été identifié comme Abdoul Rehman, originaire de la province voisine d'Helmand où la sympathie pour l'ancien régime islamiste reste forte, a ajouté M. Pashtun. Il avait été recruté comme garde de sécurité du gouverneur, il y a quinze jours.

La tentative d'assassinat est survenue trois heures après l'attentat à la voiture piégée de Kaboul, qui a fait 30 morts et 167 blessés, selon un dernier bilan de la chaîne de télévision TV Kaboul vendredi soir.

Amanullah Saleh, directeur du directoire national de sécurité (NDS), a attribué "golablement l'attentat à une alliance entre l'ancien Premier ministre Gulbuddin Hekmatyar, les talibans et Al-Qaïda. Ce sera juste une question de temps pour trouver les détails", a-t-il dit.

Le chef de la police de Kaboul Basir Salangi a dit à l'AFP qu'il n'avait été procédé à aucune arrestation, et que le propriétaire de la voiture était toujours recherché.

L'air détendu, le président qui ne semblait pas affecté, a dit que la tentative d'assassinat ne modifierait pas l'organisation de sa sécurité, mais le rendrait plus prudent.

"Je serai plus attentif, je ne serai pas aussi imprudent que je l'ai été", a-t-il déclaré.

Le ministre de la Défense Mohammad Qassim Fahim a déclaré pour sa part que les "incidents d'hier sont des actes terroristes".

"Ils ne changent pas la situation du pays et n'ont pas d'effet sur la confiance dans le gouvernement", a-t-il ajouté au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue russe, Serguei Ivanov, vendredi à Kaboul.

Les dirigeants du monde entier, à commencer par George W. Bush, ont condamné la tentative d'assassinat et l'attentat, et réaffirmé leur soutien au processus de recontruction de l'Afghanistan.

Les mesures de sécurité ont d'autre part été renforcées à Kaboul, en particulier dans le quartier des ambassades, à la veille lundi des commémorations de la mort, il y a un an, du commandant Ahmed Shah Massoud.

Samedi, le président Karzaï devrait se rendre sur la tombe du chef de l'Alliance du Nord, dans le Panchir.

 

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