Pensée de la semaine 16

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 La guerre en Iraq

Dans une conjoncture mondiale très tendue,  tout porte à croire que la guerre en Irak et le jeu diplomatique associé sont des prétextes 
A ce stade, nous ne pouvons que 
- Constater que le fragile équilibre des "blocs" est rompu et que les enjeux géopolitiques et économiques ont pris le pas sur l'Homme.
- Subir les conséquences de cette course au pouvoir, sans possibilité réelle d'intervention au niveau des négociations entre dirigeants des différents pays.

La guerre en Irak n'est qu'un leurre.
Ce qui se cache en coulisse est de tout autre nature. L'Irak est une plate-forme géopolitique de première importance en raison des richesses pétrolières 

Pourquoi croyez-vous que la France, l'Allemagne, la Belgique et maintenant la Russie et la Chine tiennent tête aux États-Unis ?
Tout simplement parce que personne ne veut tomber sous la coupe d'un pays à deux doigts de dominer le monde. En s'alliant la Russie (144 millions d'habitants / 17 000 000 km2)
et la Chine (1,3 milliard d'habitants / 9 000 000 km2), la "vieille Europe" veut faire bloc contre l'hégémonie politique et économique des USA d'où l'élargissement de l'Europe à 25 membres ça va de pair avec les tractations actuelles. Objectif identique.

L'Histoire montre que l'Homme ne sait évoluer que par les crises qu'il déclenche et que, tristement, c'est dans la douleur et la haine qu'il se construit ... pour mieux se détruire après. 
De nouvelles alliances se profilent déjà, certaines risquent d'être éphémères, d'autres vont émerger mais la conséquence concrète de cette période instable demeure malheureusement le prix des vies humaines qui seront sacrifiées par ambition.

Les médias ont un rôle majeur dans cette crise et il est bien difficile de construire un jugement dans cette jungle où l'information est tronquée voire inexacte. Trop d'information nuit à l'information...Le plan d’invasion est sur le bureau de Bush. Il a été dévoilé récemment par Scott Ritter, ancien chef des inspecteurs ONU en Irak.

Phase 1 : invasion du nord de l’Irak (Kurdes).
Phase 2 : renforcement des bases militaires US au Koweït.
Phase 3 : invasion du sud et contrôle des champs pétrolifères.
Phase 4 : gouvernement provisoire dans le sud.
Phase 5 : marche sur Bagdad.
Phase 6 : occupation de Bagdad et installation d’un gouvernement « provisoire ».

L’opération durerait 4 à 6 mois et mobiliserait 250.000 G.I.. Les infrastructures de l’Irak seraient bombardées massivement – quel qu’en soit le prix en vies humaines. Conclusion de Scott Ritter : "La paix du monde est en danger".

Al Hayat, journal arabe indépendant, révèle aussi que l’Irak serait démantelé en trois mini-"pays" et que les Palestiniens gênants seraient déportés dans la région centrale.

Pourquoi cette nouvelle guerre ? Pour imposer le retour des inspecteurs chargés de désarmer l’Irak, ne cessait de répéter Washington depuis des mois. Pourtant, les inspecteurs eux-mêmes ont déjà exposé que l’Irak était désarmé (sans qu’ait été tenue la promesse de lever l’embargo et d’éliminer les armes de destruction massive d’Israël en contrepartie). Cependant, l’Irak vient d’entrouvrir la porte. Aussitôt, Rumsfeld, ministre US de la Guerre, déclare : "Les missiles vont tomber que Bagdad accepte ou non le retour des inspecteurs." On ne saurait mieux démontrer que ce n’était donc qu’un prétexte.

Une autre excuse est parfois avancée. Il s’agirait d’imposer la démocratie en Irak. La démocratie "made in USA" ? En Afghanistan, le nouveau gouvernement comporte 11 ministres de nationalité… US.

Deuxième réflexion. Contrairement à l’idée répandue en Occident, Saddam bénéficie d’un soutien populaire important. Sa résistance aux États-Unis fait pratiquement l’unanimité. Même ceux qui critiquent certaines politiques, dénient le droit de Washington et Londres d’imposer leurs marionnettes. "Un régime américano-britannique à Bagdad ? Mais nous avons déjà été gouvernés par Londres, a dit un intellectuel irakien d’un certain âge. J’avais bien moins de liberté de m’exprimer qu’à présent !" De fait, quand la Grande-Bretagne contrôlait l’Irak (jusqu’en 1958), une monarchie féodale réprimait toute liberté, il y avait 80% d’analphabètes, à peine 13 dentistes pour 26 millions d’habitants. Mais quatre grandes puissances (Angleterre, USA, France, Hollande) avaient confisqué toutes les ressources du pétrole : l’Irak possédait 0 % de ses immenses réserves, donc tout était bien "démocratique", n’est-ce pas ? L’Ouest a déjà gouverné l’Irak, il faut le rappeler.


Objectif n° 1 : contrôler tout le pétrole

Rien à voir donc avec la démocratie. Ni avec les inspecteurs. Ni avec les autres prétextes précédemment utilisés (soutien au terrorisme, diffusion d’anthrax). Quels sont alors les véritables buts de guerre de Monsieur Bush ? Trois objectifs, étroitement liés :

- Contrôler le pétrole de toute la planète.
- Contrôler complètement le Moyen-Orient. En isolant les Palestiniens avant de les briser.
- Imposer sa mondialisation en recolonisant l’ensemble du tiers monde.

A travers chacun de ces enjeux se marque aussi la volonté de neutraliser et soumettre les rivaux, l'Europe surtout.

Qu’est-ce qui détermine la stratégie pétrolière des USA ? Le vice-président Cheney l’a exprimée en mai 2001 dans un rapport fondamental Energy Policy Paper : "La sécurité énergétique doit venir en priorité dans notre politique étrangère et commerciale". Pourquoi ? "La demande internationale croissante de pétrole exercera une pression renforcée sur la disponibilité globale du pétrole." Un souci pour les USA : leur dépendance envers les importations devrait passer de 50% aujourd’hui à 66% en 2020. Cheney en tire deux impératifs:

- Maintenir de bonnes relations avec l’Arabie Saoudite.
- Diversifier ses fournisseurs dans le monde entier.

Les États-Unis à court de pétrole ? Puisque la "solution" ne peut toucher aux superprofits des multinationales pétrolières, alors Cheney propose – en termes diplomatiques car ce rapport est public – d’une part, de renforcer l’alliance US avec l’Arabie Saoudite (un des régimes les plus arriérés et répressifs du globe) et, d’autre part, d’imposer par tous les moyens le contrôle total des USA sur les grands fournisseurs de la planète.

Nous assistons à la mise en pratique du Plan Cheney. Les Etats-Unis ont pris possession de l’Afghanistan et installé leurs bases militaires dans plusieurs États d’Asie centrale, ils ont tenté (et ce n’est pas fini) de renverser le régime progressiste de Chavez au Venezuela, ils ont augmenté leur engagement militaire dans le Plan Colombia et viennent également d’installer plusieurs centaines de "conseillers militaires" en Géorgie (Au Vietnam aussi, ils avaient commencé avec des "conseillers"). Ce que Cheney ne dit pas dans son rapport, c’est qu’en contrôlant le pétrole de toute la planète, Washington s’assurerait aussi un formidable moyen de pression sur l’approvisionnement de ses grands rivaux : Europe et Japon.


Objectif N° 2 : Isoler les Palestiniens pour verrouiller tout le Moyen-Orient

Israël est la clé de voûte de la domination US sur le Moyen-Orient. C’est aussi le symbole parfait de la mondialisation injuste et néocoloniale que Washington prétend imposer au monde entier : vol des terres, de l’eau et autres richesses d’un peuple, violation raciste des droits de l’homme élémentaires, illégalité érigée en système, aucune résolution de l’ONU n’étant respectée, mise en place d’armes de destruction massive (100 têtes nucléaires) menaçant les voisins… Et pour soutenir tout cela les USA versent chaque année quatre milliards de dollars d’aide militaire !

Le porte-avion Israël est si important que jamais les USA n’ont accepté qu’un État du Moyen-Orient puisse avoir les moyens de lui résister. Ils ont brisé l’Iran par un coup d’État de la CIA (1952), puis sapé l’Egyptien Nasser, provoqué la guerre Iran-Irak, bombardé la Libye, dévasté l’Irak. Depuis dix ans, l’Irak est puni pour avoir proposé aux États arabes de s’unir afin de devenir indépendants à l’égard des Etats-Unis. Les cruelles souffrances de la guerre et de l’embargo sont infligées au peuple irakien afin de contrôler le pétrole du Moyen-Orient en assurant l’impunité totale au gendarme Israël.

Cependant l’Irak a réussi récemment à sortir de son isolement en signant des accords commerciaux avec de nombreux pays musulmans : Égypte, Syrie, Tunisie, Algérie, Yemen, Emirats, Soudan, Liban, Qatar, Oman… Tous ces pays sont frustrés par la politique pro-israélienne, mais aussi par les bas tarifs pétroliers imposés par Washington. De fait, la situation a changé au Moyen-Orient, constate Al Hayat, l’influent quotidien arabe de Londres, après le sommet des pays du Golfe : "Pour la première fois en douze ans, les dirigeants du Conseil de Coopération du Golfe ont parlé positivement de l’Irak."

C’est justement ce que Washington veut à tout prix empêcher. Un monde arabe uni, avec plus d’indépendance, constituerait un danger grave pour la domination des États-Unis sur le monde. On s’efforce donc de resserrer les rangs : le Pentagone va vendre au Koweït 80 missiles AMRAAM pour un montant de 58 millions $. Et Washington vient de menacer la Syrie, qui, elle aussi, se rapproche de Bagdad : "Des responsables US ont dit que le pipeline Irak-Syrie (150.000 barils par jour) sera une des premières cibles des missiles US si les États-Unis décident une attaque visant à renverser Saddam", indiquent des sources diplomatiques européennes.

Pour Bush, Palestine et Irak sont étroitement liés. Et pour la gauche ? Dans la stratégie US, la question palestinienne et la question irakienne sont étroitement liées. En fait, le Plan Bush-Cheney vise à démanteler l’Irak suivant un scénario déjà appliqué – avec d’effroyables conséquences - à la Yougoslavie. On formerait trois mini-"pays" : "un Etat kurde multinational au nord, un État sunnite au centre et un État chiite au sud", confirme une source diplomatique syrienne qui ajoute : "Le plan inclut la possibilité de déporter des Palestiniens dans la région centrale". Une preuve de plus : Bush lie les deux problèmes. Et la gauche ?

"Ne laissons pas Bush nous diviser", nous a dit Hamdan Aldamiri, porte-parole en Belgique du FPLP (Front Populaire pour la Libération de la Palestine). "L’agression des USA au Moyen-Orient forme un tout. Tout en soutenant le sale travail de Sharon, Bush se prépare en même temps à briser l’Irak, puis d’autres pays du Moyen-Orient, un par un. Mais il a du mal à créer un front international pour soutenir sa guerre, alors ne le laissons pas nous diviser !"

L’intérêt de la paix, c’est d’unir toutes les résistances. Unir les revendications : fin de l’agression contre les Palestiniens, pas d’agression contre les Irakiens. Exiger de l’Union Européenne qu’elle se désolidarise immédiatement de Bush. En rompant les relations commerciales privilégiées avec Israël et en rompant l’embargo qui étrangle le peuple irakien. Le problème du Moyen-Orient, ce ne sont ni les Palestiniens, ni les Irakiens, mais les États-Unis, leur impérialisme, leurs pions israéliens et la complaisance de leurs alliés européens. Ils ne sont la solution d’aucun problème, ils sont eux-mêmes le problème.


Objectif n° 3 : Imposer sa mondialisation en recolonisant tout le tiers monde

Pourquoi de plus en plus de guerre ? Parce que le système économique actuel fonce dans une impasse, l’écart riches - pauvres ne faisant que s’accroître. 75% de la population mondiale vit dans le sous-développement. Toutes les trois secondes, un enfant de moins de cinq ans meurt de misère. Pendant ce temps, trois super-riches possèdent autant que tout ce que produisent 48 pays en un an.

Accident ? Situation transitoire ? Non, car la règle du système est : "Pour t’enrichir, exploite l’autre au maximum."

Inévitablement donc, les crises à répétition qui frappent et précarisent le tiers-monde, augmentent les résistances croissantes au sein des couches populaires (et même de certaines classes dirigeantes) du tiers-monde. Il n’y a pas que des délégations arabes qui se pressent à Bagdad. On vient d’y voir aussi, parmi beaucoup d’autres, la Thaïlande, la Russie, Cuba et le Vietnam. La vice-présidente de ce pays, Nguyen Thi Binh, a tenu à rejeter expressément "tous les actes américains agressifs qui représentent un terrorisme envers la souveraineté et la sécurité de l’Irak."

Le Vietnam sait de quoi il parle. Pour rester libre, il a dû repousser une sanglante agression US. Il s’efforce à présent de développer son économie et son bien-être selon une voie socialiste et indépendante, hors de la dictature de la mondialisation. Logiquement, le Vietnam est solidaire de l’Irak. Comme pratiquement tous les pays du tiers monde qui refusent de gober les prétextes de Bush. Ils savent qu’après les États dits "voyous", eux aussi risquent de se retrouver sur la liste des cibles des guerres de recolonisation.

L’Union Européenne exprime certes encore des réserves face aux plans de Bush. Car elle voudrait surtout promouvoir les intérêts de ses propres multinationales au Moyen-Orient, zone stratégique. Mais comme son Euro-armée est encore très loin de pouvoir rivaliser avec l’Otan des États-Unis et que ceux-ci font tout pour la diviser politiquement, elle ne peut faire cavalier seul comme elle le voudrait. Du coup, elle devrait s’aligner sur la guerre de Bush (après les élections allemandes ?).

La seule issue sera de renforcer un large mouvement anti-guerre à la base, en plaçant ces gouvernements sous une pression extrêmement forte. Le mouvement antimondialisation a commencé à se développer en mouvement anti-guerre. 100.000 manifestants à Washington pour la Palestine et contre la guerre en Irak. Élargir ce mouvement implique de rompre avec toute illusion sur l’Euro-armée, qui ne serait guère plus pacifiste que l’Otan, ne pouvant être rien d’autre que l’instrument des multinationales européennes. Seule solution : développer une solidarité concrète avec le peuple irakien et tous les peuples menacés. La lutte pour la paix est devenue une nécessité vitale pour toute l’humanité.

Une autre façon de le dire et j'aime !

http://onestdanslamerde.free.fr/

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