Pensée de la semaine 20

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Je me souviens

Je viens de lire des extraits du livre de Georges Perec et une envie subite de me souvenir m’a prise quelque part dans les neurones ou dans le ventre, je ne sais pas. Toujours est-il que j’ai ouvert une page Word et que j’ai commencé à écrire, je n’ai pas envie d’avoir le complexe de la page blanche, alors pour me mentir à moi même, je me suis mise à choisir la grosseur de mes caractères et le style d’écriture. J’ai choisi une écriture cursive « Script MT Bold » et une grosseur de 12 et j’ai commencé à écrire. J’ai commencé à écrire que je commençais à écrire et arrivée là, je me rends compte que mon récit va se mordre la queue qu’il tourne en rond et se ferme en boucle … il faut que j’en sorte le plus vite possible et pendant que j’écris ces mots, je cherche une solution à mon problème. Pourtant j’avais l’impression d’avoir de nombreuses choses à dire !

Je vais faire comme les gosses pour rallonger leur devoir, ils écrivent plus gros ou bien ils sautent des lignes. Mais en fait pourquoi est ce que je veux rallonger, on m’a toujours dit de faire court et percutant et là je veux rallonger, en plus pour dire quoi ? Ca fait maintenant plus de dix minutes que j’ai commencé et je n’ai toujours rien dit, en fait.

 J ‘avais commencé avec l’idée de faire comme Perec de me souvenir de flashs, des moments de vie, des images fugaces que se sont tues avant même d’exister.

J’ai envie de relire ce que je viens d’écrire, mais si je le fais, je sais que je vais  tout sélectionner et faire un clic massacreur, magique, qui va gommer les dix minutes de vie présentes dont plus tard, je n’aurai plus le souvenir. Alors, je maîtrise ce désir qui me prends et je continue mes élucubrations stériles .

Non, pourquoi dis- je élucubrations stériles, rien n’est gratuit dans ce bas monde, ma bonne dame ! Pendant que Ferré chante qu’il veut danser ce soir avec des pavés et que ma fille vient me voir avec son pot de Nutella, j’ essaie de me concentrer sur mon projet.

Bon, un projet, comment mettre un projet en route ? Premièrement, je pense que je devrais jeter un plan,  bref mais précis. Jeter un plan, oui c’est le mot, jeter aux orties oui ! Non, je veux une écriture simple, naturelle, rien de planifié donc. Mais, si je ne planifie pas, il faut tout de même que je réfléchisse à l’art et à la manière de me souvenir.

Vais je me souvenir en désordre ? Non, ça c’est pour ceux dont l’esprit regorge d’idées, ils ne peuvent plus empêcher leur doigts de jouer sur le clavier, les miens de doigts, ils auraient plutôt tendance à battre la mesure……..

Concentrons nous que diable ! En plus, le requiem pour Ferré que diffuse mon ordi en ce moment ne me donne pas d’inspiration, un requiem c’est pour quand tout est fini, non ? Alors pour l’enfantement y a il un chant propice ? Peut être existe t il dans quelques peuples lointains des chants qui accompagnent la naissance ? Faudra que je regarde sur mon chercheur internet dès que j’aurai commencé à écrire quelque chose sur cette put… de satanée page !!!!!

Et voilà le coup de téléphone salvateur qui résonne…………. C’est pour ma fille, un ami, il m’a souhaité la bonne année, je suis contente car en ce 16 février 2003 j’avais oublié que l’année venait à peine de commencer !!! Et c’est moi qui veut écrire des « je me souviens de » !

Va falloir que je commence, parce que je suis en train de me dire que je n’y arriverai jamais, au fond peut être est ce que je me trompe de projet ? Je n’ai peut être pas envie en fait de me souvenir de quoi que ce soit. Pourtant, pas plus tard que tout à l’heure, j’ai lancé une discussion sur les souvenirs dans mon forum et j’ai même oser dire à un des participants qui n’avait pas envie de se souvenir en couleur qu’on n’a que les souvenirs qu’on se forge .

Parfois mon intolérance m’étonne !

Je vois le monde un peu comme l’incroyable comme ce qu’on ne voit pas, je vis donc ailleurs, je suis demain, je vole sur l’air des misères, ce sont des mots qui me viennent à l’esprit, ils ne sont pas de moi, je me souviens oui , je me souviens, sont de Ferré et hop ! ma page a sauté sur le numéro deux . Et je me souviens enfin……….

 

Je me souviens des sanglots longs des violons de l’automne.. 

Je me souviens des jours anciens et je pleure

 

Et bien non, ça c’est déjà écrit et je ne suis pas une feuille morte, je ne peux pas me laisser emporter ainsi.

Pour la première fois, je viens d’effacer une ligne, est ce bon signe ? Pourtant je n’ai pas relu encore……….je suis juste allée me faire un café. Il est presque 17 heures, il fait encore jour, et je me souviens qu’il n’y a pas dix jours à 17 heures, il faisait déjà nuit. Je me prends à penser, tu parles d’un souvenir, très intéressant, transcendantal !  Franchement pas génial ce que tu as à dire, arrête toi, ferme les yeux et pense ………  tu entends le chant des cigales ? Tu sens l’odeur des lavandes coupées ? Sens les effluves du thym et du romarin quand tu marches dans les collines assommées de soleil. Comment ne peux tu te souvenir de ça !

Le soleil qui brûle mon dos par cette soirée d’hiver est ce un souvenir, une réalité ? Et si j’ouvre les yeux va t il ne rester devant moi que ce clavier gris aux touches imparfaites qui se dessinent dans le soir venant ?

Je ne veux plus ouvrir les yeux, je veux encore aller dans ces collines pleines du chant des grillons qu’illumine une lune criarde aux couleurs d’été. Est ce ça se souvenir ?

Quelques souvenirs me viennent à l’esprit, souvenirs où se mêlent l’odeur de lavande et de miel. Mes souvenirs se promènent entre deux murailles de pierres cuites par le soleil, au bord desquelles ploient les larges feuilles de figuier, les enchevêtrements des clématites et les pins centenaires…………. etc.……………..  la suite est là chezmaevina  ( un de mes autres sites )

 

 

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